17. décembre 2019

MEGA Newsletter – Décembre 2019, No. 3

La coopération franco-allemande dans le domaine des « Disciplines rares »

Un article écrit par Caroline Censier-Calmus

La coopération avec l’équipe de la Mainzer Arbeitsstelle «kleine Fächer» (MAKF) de l’université Johannes Gutenberg de Mayence est directement en lien avec mes activités professionnelles au Ministère de lʼEnseignement supérieur, de la Recherche et de lʼInnovation (MESRI) au sein duquel j’ai été recrutée en octobre 2016 pour développer le projet de cartographie franco-allemande des « Disciplines rares », en lien avec différents partenaires allemands: la Hochschulrektorenkonferenz (HRK), le Bundesministerium für Bildung und Forschung (BMBF), et français : la Conférence des présidents d’université (CPU), le Conseil national des universités (CNU), le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et Alliance Athéna. Mes principales activités consistent à travailler étroitement avec l’équipe de la MAKF pour adapter leur méthodologie et élaborer une cartographie des « Disciplines rares » au niveau français qui permettra ensuite une comparaison avec les «kleine Fächer» allemandes et la construction de la cartographie commune franco-allemande.

Ces travaux requièrent d’adapter les concepts allemands de la cartographie princeps aux concepts français pour construire à terme une cartographie commune adaptée aux deux systèmes d’enseignement supérieur et de recherche. Cette cartographie franco-allemande est envisagée comme un projet pilote, ciblé sur les Sciences de l’Antiquité, afin de tester dans un premier temps la faisabilité d’une cartographie commune à deux pays. Dans un second temps, selon les résultats qui seront obtenus en franco-allemand, une extension à d’autres secteurs disciplinaires et à d’autres états européens sera envisagée.

Ma principale contribution est d’expliquer le fonctionnement du système d’enseignement supérieur et de recherche français et de contribuer à l’élaboration d’une méthode d’observation commune pour les «kleine Fächer» des Sciences de l’Antiquité, pour commencer. Je m’efforce en outre de faire comprendre les différentes réalités et modes de fonctionnement français à l’ensemble de l’équipe de la MAKF et réciproquement auprès des différents interlocuteurs français.

C’est précisément ce rôle d’interface entre multi-acteurs multi-niveaux que j’ai étudié au travers de mon mémoire de master appuyé sur la théorie de l’acteur-réseau ou sociologie de la traduction développée par Michel Callon : « L’identification et la quantification des disciplines rares et émergentes : un projet de coopération franco-allemand au prisme de la sociologie de la traduction ».

Toutes les sessions du MEGA dédiées à la coopération franco-allemande, y compris les techniques de rédaction en allemand, ont été particulièrement utiles pour débuter dans le franco-allemand en permettant de déconstruire les mythes et stéréotypes et de mieux appréhender les spécificités de ces coopérations. En outre, le cours sur la gestion de projet du module 3 a été directement appliqué car je me suis inspirée de la technique du « Kommunigramm » pour le plan de communication du projet de cartographie, puisque ce projet regroupe plus de 42 acteurs à coordonner, de niveaux et de nationalités différentes.Les visites des différentes institutions ont été également importantes et m’ont permis de découvrir des fonctionnements que je n’aurai pas connus sans le MEGA. Enfin, le travail sur le thème d’observation par l’exercice pratique qu’il constitue d’un travail collaboratif en franco-allemand m’a particulièrement préparée aux travaux franco-allemands que je poursuis actuellement. Les apports du MEGA, tant au niveau des contenus, des expériences vécues que des amitiés nouées m’accompagnent encore et je souhaite à tous les MEGA d’en retirer autant de bénéfices.


Mon stage à la Représentation permanente de la France auprès de l’Union Européenne

Un article écrit par Cyril Freitag

J’ai effectué mon stage à la Représentation permanente de la France auprès de l’Union Européenne. La Représentation permanente a pour mission de représenter la position de la France dans les institutions européennes. Elle joue un rôle charnier entre les administrations nationales en France et les institutions de l’Union Européenne (UE) et participe ainsi à l’élaboration et la mise en œuvre de l’ensemble des politiques européennes.

Au sein de la Représentation permanente j’ai été affecté auprès du Conseiller compétent notamment pour les politiques de transport terrestre. Plusieurs dossiers importants étaient en cours de négociation dont le « paquet mobilité » portant sur le bon fonctionnement du marché du transport terrestre de marchandises et la révision de la directive « Eurovignette », qui fixe des règles communes pour les péages et les vignettes pour les poids lourds pour l’utilisation des infrastructures du réseau routier transeuropéen.  

Durant les neuf semaines de stage, j’ai suivi le Conseiller dans la plupart de ses déplacements et activités professionnels. En faisait partie l’accompagnement dans les négociations au sein du Groupe de travail « Transport » me permettant de rencontrer les Attachés des autres États membres ainsi que les représentants de la Commission européenne.

Mise à part la prise de parole sur la base des instructions du Secrétariat Général aux Affaires Européennes (SGAE), une tâche importante du Conseiller est de prendre des notes sur les interventions et le déroulement des négociations pour envoyer par la suite un compte rendu aux autorités compétentes à Paris. Le compte rendu de ces groupes de travail est d’une grande importance pour les experts dans la capitale car il leur permet de suivre l’évolution des débats, de connaitre les différentes positions des États membres et d’identifier des voies de compromis possibles.

Certains des cours des modules 1 et 2 du MEGA m’ont bien préparé pour une intégration rapide dans l’équipe. Ainsi, la connaissance du SGAE et de son rôle était utile pour comprendre les relations et les voies de communication avec la capitale. Le cours qui portait, entre autres, sur le fonctionnement et les différentes formations du Conseil a été tout aussi utile.

Les raisons qui m’avaient motivé à vouloir effectuer mon stage à la Représentation permanente étaient de mieux comprendre les procédures qui amènent à une formulation d’une position de la France au sujet d’une politique européenne, ainsi que le déroulement de négociations au niveau européen. Face aux différences de fonctionnement interne entre la France et l’Allemagne une analyse comparative s’impose pour essayer d’étudier les conséquences de ces différentes approches pour la représentation et la défense des positions françaises et allemandes dans les négociations. Contrairement à la France dont le SGAE assure une position articulée à défendre à chaque réunion des Groupes de travail par l’attaché, l’attaché allemand peut se retrouver dans certains cas sans position articulée suite à un manque d’accord entre les ministères concernés. Ces différences de fonctionnement peuvent parfois mettre à l’épreuve la coordination au sein du couple franco-allemand.