Irène Cevlovsky (MEGA 1), revient sur l’impact déterminant du Master dans son développement professionnel. Dans ce texte, elle évoque comment ce programme l’a aidé à approfondir ses compétences en affaires européennes, à intervenir lors de la crise financière au Portugal et à bâtir un réseau d’expertise franco-allemande et européenne.
« Quel privilège ce fut de faire partie de la première promotion du MEGA (Master européen de gouvernance et d’administration), piloté par l’École Nationale d’Administration, l’Université de la Sorbonne et ses partenaires allemands et européens.
Observer la mise en place de ce projet, né à l’initiative du président français et du chancelier allemand lors des célébrations du 40e anniversaire du traité de l’Élysée, qui scelle la réconciliation franco-allemande, fut en effet une expérience hors du commun. La mise en place du programme lui-même est un vrai cas d’école : le nombre, la diversité et l’excellence des partenaires associés en font un modèle exemplaire de gouvernance franco-allemande et européenne complexe.
Lors de ma candidature au MEGA, mon objectif initial était de développer les savoirs et compétences nécessaires pour établir des partenariats public-privé dans mon organisation d’origine.
Dans ce cadre, la mission au sein du ministère fédéral allemand de l’Économie m’a permis d’observer la réforme des marchés publics en Allemagne et de travailler sur une étude comparée des stratégies d’influence des parties prenantes lors de la réforme des marchés publics en France et en Allemagne, sous la direction du professeur David Capitant, spécialiste français du droit franco-allemand. (franco-allemand ou, plutôt, des droits français et allemand)
Le master MEGA m’a menée plus loin que mon objectif initial : suite au master, je suis partie travailler comme directrice financière puis comme directrice générale d’un établissement financier au Portugal. C’était pendant la crise financière, à un moment où le pays lui-même était en défaut et avait été contraint de faire appel à l’aide financière internationale. Le programme d’assistance financière à mettre en place par la « Troïka », qui comprenait le Fonds Monétaire International, l’Union européenne et la Banque Centrale Européenne, devait être validé par le parlement allemand pour pouvoir être mis en place.
Dans ce cadre, j’avais été sollicitée par l’ambassade d’Allemagne pour participer aux réunions au Portugal avec les députés et les journalistes allemands, afin de leur expliquer la situation au Portugal et la nécessité d’apporter cette aide pour maintenir solidement l’intégrité de l’Union Européenne et la stabilité de la zone euro. À mon retour en France, j’ai pu utiliser dans mon travail au quotidien ma connaissance des affaires européennes et des processus de décision français et allemands concernant les politiques européennes, acquise dans le cadre du MEGA, en particulier pour travailler sur des sujets relatifs à l’Union Bancaire et au Mécanisme de Résolution Unique des Banques.
Le programme continue de m’apporter beaucoup. Cette année, j’ai pu rejoindre l’association des anciens élèves de l’ENA/INSP, qui est désormais ouverte aux anciens du master, et les échanges que nous pouvons avoir avec les anciens du MEGA (élèves, enseignants ou responsables du programme) continuent à nous enrichir aujourd’hui encore. »
